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Il y a des choses que j'ai du mal à comprendre.

 

Il faut qu'on m'explique. D'habitude les nouveaux arrivants sont invités par la municipalité à une journée d'accueil. Un pot leur est offert et ils ont droit à une visite de la ville. On leur distribue des informations et quelques marques de bienvenue. De même les nouveaux quartiers bénéficient d'équipements urbains et de confort. Leurs abords extérieurs sont soignés. Jardins, palmiers, promenades, activités.

 

Dans le même temps on a l'impression que les arrivants du Mas Coulet (nouveau quartier sétois) ont été parqués là dans une zone d'inconfort maximal, à l'épreuve de l'impossible. De place en place on les a chassé, montré du doigt, accusé d'être voleurs, fouilleurs de poubelles, sales ... Ils alimentent les fantasmes qui réveillent des haines, des colères, le racisme. Toutes les réactions primaires qui somnolent dans le fond imbécile commun qui y trouve son bouc émissaire.

Qui sont-ils ? Ils sont européens. En famille. Possesseurs de papiers, de droits. Certains depuis huit ans sur la commune malgré les déménagements forcés par la police. Logeant dans des caravanes parce que pour les uns c'est leur choix de vie pour les autres une obligation, le logement étant trop cher pour leur budget. Avec du travail ou des petits boulots ou une inscription à pôle emploi ou au chômage … Soit, comme tout le monde. Avec des enfants scolarisés qui organisent un autre avenir.

Que demandent-ils ? Une normalisation de leur situation tant sur le plan du travail, du logement, de la scolarité de leurs enfants et de la vie citoyenne. Faut-il leur refuser ?

Ne pourrions-nous pas commencer par les recevoir normalement comme des « nouveaux arrivants » ordinaires. L'ordinaire ne tue pas.

 

Charles Trenet reviens !

 

Selon la rumeur le projet tout béton « The big village Center », nouveau dortoir des montpelliérains à l'entrée Est de Sète, serait abandonné au profit de l'implantation d'un vaste parc dit le « jardin extraordinaire »* inspiré de la chanson de Charles Trenet. Il sera semé d'équipements culturels, résidences et ateliers d'artistes, amphithéâtres et kiosques à musique, labyrinthes et alcôves feuillus peuplés de perroquets trapézistes … Les canards y parleront anglais bien sûr mais aussi toutes les langues de la Méditerranée. Ce sera « Voix Vives » toute l'année et autres festivals de festivals … Le paradis … Les promoteurs et urbanistes qui viennent de relire les articles d'André Gorz « Bâtir la civilisation du temps libéré » se seraient tous mis d'accord sur ce nouveau programme. Les sétois qui réclamaient à juste titre des espaces verts, la ville de Sète en manquant cruellement, vont enfin être satisfaits. Comme quoi il ne faut désespérer de rien … Il suffit pour ça d'un peu d'imagination … Mais bien sûr, comme toutes les rumeurs cela reste à vérifier ...

Moi manger bio

 

BIOMAN a faim mais ne veut pas manger n’importe quoi.

Je me souviens d’une époque où le mot « BIO » n’existait pas. Ce mot magique est apparu pour faire la différence avec ce qui ne l’était pas et que Jean-Pierre Coffe qualifia plus tard, sans aucune retenue, dans tous les médias, de merde, inventant du même coup une sémantique du bien et du mal. Ainsi pour lui et sans que ce soit contredit, le contraire de BIO c’est MERDE.

 

Je me souviens de certains goûts exquis qui ont complètement disparu … De tomates, de pêches, de raisins … Que même l’Alzheimer ne saurait m’enlever, ne s’attaquant qu’à la mémoire proche. Ce qui me fait dire que l’Alzheimer a une bonne mémoire.

Depuis peu les choses bougent. Les bobos (ou biobios) sont partis à l’attaque. Ils réclament du bio à tous les repas, matin, midi et soir. Certains scientifiques ont des remords. Ils écrivent leur mea culpa, réalisent des films, donnent des conférences. Certains agriculteurs constatent leur exposition aux maladies au contact des produits chimiques sur leur propre personne mais aussi sur leurs enfants. Ils voient la terre s’appauvrir et réclamer de plus en plus de « drogues » pour continuer à produire et s’appauvrir toujours un peu plus, jusqu’à quand ?

Le bio, hier sujet à plaisanterie, devient une vraie demande. Des besoins de terres saines sont réclamés. Des formes commerciales s’inventent (distribution de paniers, AMAP … ).Les épiceries, les supermarchés ajoutent des rayons de produits « bios », en font leur image de pub, cédant à la demande. Puisqu’il y a demande. Et c’est là qu’est notre pouvoir. Dans la demande. Remplacer la politique de l’offre (ce que l’on cherche à nous imposer) par une politique de la demande (ce que nous voulons vraiment).

Pourquoi nous propose-t-on le « bio » comme une denrée d’exception (et donc plus coûteuse) alors que c’est la denrée naturelle ? Pourquoi n’inverserions-nous pas les rôles, en produisant de la merde (très chère) seulement pour ceux qui en redemandent ? Des cantines bios pour tous, des cantines de merde à la carte.

UNE BONNE DOUCHE

 

Je ne veux plus entendre parler de politique. Vacances. Les pieds au soleil au milieu d'un millier d'autres pieds, je prends mon pied si l'on peut dire, sur la plage du Lazaret. J'écoute ces bruits très caractéristiques que l'on peut aussi télécharger sur Youtube : le ressac, des voix lointaines coupées par le vent, des cris et des rires d'enfants … une suite de sons qui apaisent. Quand brutalement,, une femme qui s'adresse à tous ceux qui veulent l'entendre, et qui d'ailleurs ne peuvent pas faire autrement, déchire cette tranquillité en hurlant : «  C'est quoi ça, ils ont coupé l'eau de la douche pour faire des économies à cause de la sécheresse. La sécheresse elle a bon dos. En venant à la plage, je suis passé près du terrain de golf, il était vert comme une reinette. Mais ils se foutent de nous ». Serait-ce encore une rumeur ? Par curiosité maladive je me lève alors et me dirige vers la douche d'eau douce en bordure de plage. Là, je constate qu'effectivement un arrêté de la préfecture y est affiché. Je ne suis pas allé jusqu'au terrain de golf. Je retourne écarter mes doigts de pied … de rage et de colère 

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